. Première partie:
le marché Jean-Talon, la Petite Italie et Mile End
. Deuxième partie:
le marché Atwater, La Petite-Bourgogne, Saint-Henri, le canal de Lachine.



Les saveurs du Nord de Montréal

Le marché Jean-Talon, la Petite Italie et Mile End

Au-delà des classiques, Vieux-Montréal, rue St. Denis, plateau et autres festivals de Jazz ou Francofolies, Montréal possède de ravissants quartiers pas encore transformés (lire «gentrifiés») où l’on peut goûter à la métropole québécoise, côté cour, hors des sentiers battus qu’arpentent les touristes.
Alors pourquoi ne pas découvrir, par exemple, en métro et à pied, ou l’idéal, à vélo, pour profiter des pistes cyclables en site propre, deux parties de Montréal, ancrées autour des deux principaux marchés de la ville.
Au Nord, le marché Jean Talon et ses environs, la petite Italie et non loin le Mile End, permettent de vivre le Montréal des Montréalais, au quotidien.
À l’Ouest, dans le sillage du marché Atwater, La Petite-Bourgogne et Saint-Henri feront remonter dans le temps, au fil de la rue Notre Dame. Ces deux anciens quartiers ouvriers côtoient d’authentiques lofts aussi huppés que discrets, le long du Canal Lachine qui s’éveille à une nouvelle vie.
Pour «monter» jusqu’au marché Jean-Talon, le métro est direct (Métro Jean Talon). Ou pourquoi ne pas louer une bicyclette sur les quais du Vieux-Port – l’occasion de traverser les étroites rues pavées du Vieux-Montréal depuis le métro Place d’Armes.
Une piste cyclable longe la façade des anciens quais. Côté Ouest, elle continue en longeant le canal Lachine jusqu’au marché Atwater et au-delà.

Le Plateau à vélo
Pour l’heure, cap à l’Est pour récupérer la piste cyclable qui remonte la rue Berri.
Montréal compte plusieurs «vraies» pistes cyclables, en site propre, séparées de la rue par une petite murette et leurs propres feux rouges. Elles sont donc accessibles à tout le monde. Nul besoin d’être un coursier à vélo trompe la mort pour faire du vélo en ville!
Passé la rue Sherbrooke, la piste longe le ravissant Parc Lafontaine et son immense bassin qui s’étire tout en long. Une première halte permet de voir la ville «côté jardin», familles en poussette, couple d’amoureux sur les bancs publics ou groupes de jeunes avec leurs tam-tams. Cette petite pause sera la bienvenue après avoir gravi la douce pente qui monte jusqu’ici sur le plateau de Montréal, qui domine en hauteur le Vieux-Montréal et le fleuve.
Après le parc, les classiques et inimitables escaliers des maisons du plateau Mont-Royal défilent tranquillement au fil des rues. Un autre petit parc et le décor devient alors plus industriel par endroit, pour finalement atteindre, une trentaine de minutes plus tard, la rue Jean Talon. Un petit crochet à gauche, et l’on pénètre dans la petite Italie où trône le marché Jean Talon.

Le Marché Jean Talon
Comme tous les marchés dignes de ce nom, Jean Talon grouille d’activité dans un cocktail de petits magasins, d’étals de légumes et de fleurs (selon la saison) sous des halles semi couvertes et de commerces plus récents.
Le marché Jean Talon a vu le jour progressivement. Des italiennes ont commencé à vendre des légumes à l’arrière de leur maison, au fond de leur jardin, devenus aujourd’hui les petites boutiques. Par la suite, une gare d’autobus sera absorbée. Les trois longs toits de béton parallèles, prévus pour abriter les autobus stationnés en épis, sont devenus la halle du marché.
Les étals de légumes y débordent de couleurs, au fil des produits de saisons, jusqu’aux citrouilles d’automne sans oublier les innombrables fleurs au mois de mai. La campagne et ses cycles se retrouvent ainsi en ville, me fera remarquer mon guide d’un jour, Ronald Paré de Visites de Montréal.
En hiver, une partie des halles est fermée par des cloisons amovibles pour former un long rectangle perpendiculaire aux trois toits en béton. Protégé ainsi des rigueurs de l’hiver, le marché fonctionne toute l’année, à voilure réduite. Des bâtiments plus récents viennent compléter le marché, où l’on retrouve notamment les détaillants de viande
Des tables de pique-nique en bois permettent de s’arrêter et improviser un casse croute, avec les charcuteries ou paëlla chaude, légumes et autres fruits achetés sur place. À moins de s’installer dans un café ou une trattoria.
Les amateurs de gastronomie et des produits du terroir ne manqueront pas «Le marché des saveurs». Cette boutique propose près de 8 000 produits québécois, fromages et bière en tête, sans parler de délicieux saucissons (bio) ou pâtés raffinés, entre autres. Un magasin connexe propose également vin et autres boissons artisanales, dont le cidre de glace, avec un choix bien plus varié que dans les SAQ et à des prix plus compétitifs.

Petite italie
À l’extérieur du périmètre du marché, la Picola Italia déborde également de vie. Aux abords du métro Jean-Talon, la Plaza Saint-Hubert est la rue même où est née la célèbre chaîne de rôtisseries de poulet.
Plus au Sud, l’Église Madonna della Difesa et son style roman-byzantin, est une figure imposée, car le cœur du quartier italien au début du siècle. Elle est flanquée du petit parc Dante où trône le buste de l’écrivain, en compagnie d’un typique terrain de Baggio, la pétanque italienne. Quelques rues plus loin, le long du boulevard Saint-Laurent, le ravissant petit parc Martel forme un autre épicentre de la petite Italie.

Mile End

Au Sud de la petite Italie, le quartier du Mile End offre un autre visage de Montréal, un aperçu de ce que l’avenue Mont-royal devait être avant de s’embourgeoiser. S’étalant le long du boulevard Saint-Laurent et deux rues transversales, rue Bernard et avenue Saint-Viateur, le coin conserve un petit air bohème. Le quartier se situait au terminus d’une ancienne ligne de tramway, d’où son nom.
À noter les célèbres bagels Saint-Viateur, où valsent les petits anneaux à peine sortis du four à bois, parmi une rimbambelle de petits cafés et petits restaurants et autre épicerie bio.
Une autre voie cyclable, le long de la rue Clark et la rue Saint-Urbain, permet de revenir vers le centre-ville, en appréciant ce coup-ci de la descente qui entraîne doucement sans trop d’efforts – avant une autre ballade, le lendemain, sur les berges du canal Lachine vers le marché Atwater (Suite la semaine prochaine).

Ce reportage a été réalisé grâce à la participation de Tourisme Québec et de Tourisme Montréal.


Renseignements :
. Tourisme Montréal : www.tourisme-montreal.org, 1-877 BONJOUR
. Location vélo : Ça roule, 27 De La Commune Est, 51http://www.blogger.com/img/gl.link.gif4-866-0633, www.caroulemontreal.com. 25/30 $ la journée. Visites guide de 3h, 44 $, loc. vélo incl. Demander la carte des pistes cyclables (figurent sur la carte gratuite de Tourisme Montréal)
. Guide Ulysse Montréal : incontournable guide québécois, mis à jour en 2007, avec visites de quartiers de 3 h avec carte. Excellent survol historique en introduction plus hôtels, restaurants, etc. 24,95 $
. Marché Jean-Talon, 7070 Avenue Henri-Julien (Mo. Jean Talon), Carte, guide en ligne
. Le Marché des saveurs du Québec, 280, place du Marché-du-Nord, www.lemarchedessaveurs.com
. Sainte-Catherine piétonne : la portion dans le quartier gai (entre Berri et Papineau) sera fermée à la circulation du 17 juin au 3 sept. 2008

À voir/À faire également

. L’art cubain au Musée des Beaux-Arts : époustouflante rétrospective de l’art cubain (peinture, photo, art contemporain), de 1868 à nos jours. Jusqu’au 8 juin. 514-285-2000, www.mmfa.qc.ca
. Musée de la Pointe-à-Callière : depuis le 21 mai «France, Nouvelle-France : Naissance d'un peuple français en Amérique», 350, place Royale, (514) 872-9150,www.pacmusee.qc.ca
. ÉcoMusée du fier Monde, musée sur l’histoire locale aménagé dans d’anciens bains publics, 2050, rue Amherst, www.ecomusee.qc.ca.
. Visites guidées (groupes) : dont une nouvelle visite culinaire, www.visitesdemontréal.com, 1-800-455-6674

Suite la semaine prochaine:
Les saveurs de l'Ouest de Montréal

Le marché Atwater, La Petite-Bourgogne, Saint-Henry, le canal de Lachine